Quelle est la vraie religion ? Une analyse critique de l'article publié sur jw.org
Le site jw.org affirme identifier la seule « vraie » religion, celle des Témoins de Jéhovah, en se basant sur leur propre interprétation biblique. Ce contre-article examine les affirmations proposées en les confrontant à des données historiques, exégétiques et sociologiques.
1. Une revendication d’exclusivité non justifiée
L’article postule que Dieu n’a qu’une seule organisation sur terre. Ce type d’affirmation exclusive repose sur une lecture autoréférentielle de la Bible. De nombreuses confessions chrétiennes revendiquent aussi la fidélité aux Écritures, rendant cette prétention difficilement vérifiable objectivement.
2. Une traduction biblique contestée
La Traduction du Monde Nouveau insère le nom « Jéhovah » dans le Nouveau Testament, ce qui ne figure dans aucun manuscrit grec ancien. Cela influe considérablement sur le sens théologique de nombreux versets, comme Jean 1:1 qui devient « la Parole était un dieu ».
3. Diabolisation des autres religions
En présentant toutes les autres confessions comme manipulées par Satan, l’article pose un cadre manichéen incompatible avec la diversité religieuse reconnue par les historiens des religions. Cette rhétorique alimente le séparatisme et décourage l'ouverture interreligieuse.
4. Doctrine sur l’âme et l’enfer : interprétation univoque
L’article rejette la croyance en l’âme immortelle et en l’enfer, s’appuyant sur une lecture littérale de certains versets. Or, ces concepts sont interprétés différemment dans l’histoire chrétienne, notamment chez les Pères de l’Église et dans d'autres courants bibliques.
5. Une structure à tendance sectaire ?
Le rejet des relations extérieures et l’adhésion exclusive à l’organisation sont des caractéristiques analysées comme sectaires par de nombreux sociologues. Raymond Franz, ancien membre du Collège central, détaille ce glissement dans son ouvrage Crise de conscience.
Conclusion : une vraie foi ne se décrète pas
Une foi authentique ne repose pas sur l'exclusivité organisationnelle mais sur la sincérité, la liberté de conscience et la recherche de vérité. La diversité chrétienne témoigne d’un cheminement multiple vers le sacré, où la prétention d’unicité peut devenir un obstacle à la foi vécue.