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Poignée de main entre symboles religieux et financiers

La religion est-elle une entreprise commerciale ? Critique approfondie de l’article sur jw.org

Le texte original paru sur jw.org présente les Témoins de Jéhovah comme exempts de toute organisation mercantile : absence de dîmes, distribution gratuite de publications, et financement par des dons anonymes [source jw.org]. Cependant, cette position mérite d'être examinée sous l'angle des données financières, institutionnelles, et doctrinales.

1. Modèle économique centralisé et opaque

Bien qu’ils affirment financer leur activité par dons, plusieurs enquêtes montrent qu’ils détiennent un vaste parc immobilier. Les bâtiments, souvent construits par des bénévoles, sont ensuite revendus par la direction centrale sans redistribution des profits. Cet empire foncier, géré par la « Watch Tower Bible and Tract Society », fonctionne comme une entreprise organisée, avec des bilans non transparents. Voir les témoignages exposés dans le livre de Raymond Franz, ancien membre du Collège central, *Crise de conscience*.

2. Dons volontaires… mais sous pression morale

L’argument de l’anonymat pour les dons—mentionné sur jw.org—cache une réalité décrite par de nombreux ex-membres : le don est souvent présenté comme un acte spirituel attendu, parfois incité par des promesses de bénédictions futures. L’absence de transparence empêche tout contrôle indépendant, comme l’ont noté plusieurs rapports indépendants.

3. Transparence financière insuffisante

Contrairement à d’autres confessions, les Témoins de Jéhovah ne publient pas de rapports financiers complets. En Norvège, le ministère des Affaires sociales a suspendu leur enregistrement comme association religieuse en 2022 pour manque de transparence [source officielle].

En France, leur statut d'association cultuelle leur permet d’obtenir des avantages fiscaux, mais cette reconnaissance est régulièrement critiquée. Voir notamment les enquêtes parlementaires sur les dérives sectaires.

4. Une emprise sociale normée et coercitive

L’article jw.org n’aborde pas les mécanismes de discipline interne. Pourtant, l’exclusion (shunning), les directives contre les transfusions sanguines et les règles de conduite interne révèlent un contrôle strict sur la vie des fidèles. Ces pratiques ont été analysées par la Commission royale australienne sur les abus institutionnels en 2017 [rapport complet].

5. Impact légal et réputationnel

Plusieurs pays, dont l’Australie et la Norvège, ont questionné leur statut légal. Des enquêtes journalistiques, notamment par la BBC [BBC, 2023], documentent des cas d’abus, de silence imposé et de rétention d’information à propos d’agressions sexuelles.

Conclusion : plus qu’un discours spirituel… un modèle institutionnel à questionner

Loin de l’image de « religion pure » promue sur jw.org, les Témoins de Jéhovah fonctionnent selon une structure centralisée, contrôlée, opaque sur le plan financier, et moralement coercitive. La liberté religieuse ne devrait pas être un prétexte à l’opacité ni à l’isolement des fidèles. Une transparence accrue et un encadrement par les autorités restent essentiels.